La comptabilité pour un kinésithérapeute libéral est essentielle pour gérer efficacement son activité professionnelle, respecter ses obligations légales et fiscales, et optimiser ses revenus. Voici un guide détaillé sur les principales étapes et spécificités de la comptabilité pour un kinésithérapeute en exercice libéral :
1. Statut juridique et obligations comptables
Le choix du statut juridique influence les obligations comptables. La majorité des kinésithérapeutes libéraux exercent en tant qu’entrepreneurs individuels, sous le statut de profession libérale. Ils peuvent choisir entre plusieurs régimes fiscaux :
– Micro-BNC (Bénéfices Non Commerciaux) :
Plafond de chiffre d’affaires (2025) : 77 700 €.
Obligations simplifiées : tenue d’un livre de recettes.
Abattement forfaitaire de 34 % pour frais professionnels.
Pas de déduction des charges réelles.
– Déclaration contrôlée :
Obligatoire si le chiffre d’affaires dépasse le plafond du micro-BNC ou si l’activité est exercée sous une société.
Nécessite une comptabilité complète : enregistrement des recettes et dépenses, tenue d’un grand livre, d’un bilan et d’un compte de résultat.
Permet la déduction des charges réelles.
2. Les documents comptables à tenir
En fonction du régime fiscal choisi, un kinésithérapeute libéral doit tenir les documents suivants :
Livre de recettes : indispensable pour noter toutes les entrées d’argent (dates, montants, origine des paiements).
Registre des achats (si déclaration contrôlée) : pour consigner les dépenses liées à l’activité.
Factures et justificatifs : toutes les dépenses doivent être accompagnées de justificatifs (reçus, factures).
Déclaration 2035 (si déclaration contrôlée) : c’est l’équivalent du bilan annuel pour les professions libérales.
3. Déductions fiscales et charges professionnelles
Les kinésithérapeutes libéraux peuvent déduire certaines charges professionnelles, telles que :
Loyer et charges de cabinet.
Achat de matériel médical.
Assurance professionnelle (RC Pro, prévoyance).
Frais de formation continue.
Dépenses de communication (site internet, cartes de visite).
Déplacements professionnels (indemnités kilométriques ou frais de transport).
4. Gestion administrative et comptable
Logiciels de comptabilité : il est conseillé d’utiliser un logiciel adapté, souvent certifié conforme par l’administration fiscale, pour gérer sa comptabilité (ex. : MyUnisoft, BNC Express).
Adhésion à une AGA (Association de Gestion Agréée) : cette adhésion permet d’éviter une majoration de 20 % sur les bénéfices imposables et d’obtenir des conseils pour mieux gérer la comptabilité.
Système de facturation : établir des factures claires et conformes (mentionner les noms des patients, dates, montants, etc.).
5. Déclarations fiscales et sociales
Un kinésithérapeute libéral doit effectuer plusieurs déclarations :
Déclaration d’impôt sur le revenu :
– Micro-BNC : indiquer le chiffre d’affaires brut (case 5HQ).
– Déclaration contrôlée : remplir le formulaire 2035.
– Cotisations sociales : calculées sur le revenu professionnel, elles incluent les cotisations pour l’URSSAF, la retraite (CARPIMKO), la CSG/CRDS.
– TVA : généralement, les kinésithérapeutes bénéficient d’une exonération de TVA pour les actes thérapeutiques, sauf activités spécifiques (non thérapeutiques).
6. Bonnes pratiques pour optimiser la gestion
– Ouvrir un compte bancaire professionnel : bien que non obligatoire, cela permet de séparer les finances personnelles et professionnelles.
– Faire appel à un expert comptable kinésithérapeute : il est conseillé de confier sa comptabilité à un professionnel pour éviter les erreurs et optimiser sa fiscalité.
– Anticiper les charges sociales : les premières années, les cotisations peuvent être sous-estimées, mais une régularisation est effectuée par la suite.
7. Spécificités à vérifier
– Exercice en collaboration ou en société : en cas d’exercice en société (ex. : SELARL, SCM), les obligations comptables seront plus complexes.
– Activité mixte : si le kinésithérapeute exerce également une activité non thérapeutique (vente de produits, coaching), ces revenus peuvent être soumis à la TVA et entraîner des obligations supplémentaires.
En résumé, la comptabilité pour un kinésithérapeute libéral peut rester simple sous le régime micro-BNC, mais devient plus technique sous la déclaration contrôlée ou en société. Une gestion rigoureuse est clé pour éviter les mauvaises surprises et optimiser la rentabilité de son activité.